COMMENT ÉVITER 42 % DES CAS DE HARCÈLEMENT ?

10 mars 2024 par
Geneviève Smal
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Entre le jeu Takattak à la Récré, qui initie les enfants entre 8 et 12 ans à ne pas se laisser marcher sur les pieds et le Takattak Classique qui aiguise l’esprit de répartie des adultes, il y a le Takattak Trash.
 
Ce dernier, comme son nom l’indique, plonge dans les répliques les plus acerbes, susceptibles d'êtres subies au quotidien. Il vise un public d'adolescents et d'adultes, rappelant ainsi que personne n'est totalement à l'abri de propos malveillants.

Le principe reste identique à celui des autres versions de Takattak : apprendre à réagir et à établir des limites face à des commentaires inappropriés, voire quand vous êtes en situation de harcèlement ou de discrimination.
La version Trash se distingue par une offre enrichie : deux fois plus de cartes pour deux fois plus d'apprentissages.




 

BILAN 

Peu après son lancement, Takattak Trash rencontre un succès plus marqué en Belgique qu'en France, contrairement aux autres versions qui séduisent de manière équivalente dans les deux pays.  
Pourquoi cette divergence ?  Selon certains parents français, le jeu serait « trop trash ». Trop, vraiment ?   
 
Les retours des adolescents, lors de nos interventions dans les établissements scolaires, peignent un tableau différent :

« C'est exactement ce qu'on entend au collège ! »
« Ça reflète carrément notre quotidien. »
« C'est vraiment important de savoir se défendre face à ce genre de textos ! »
« J'ai déjà été confronté à ces remarques et pas qu'une fois ! »


Alors, quelle est la raison de cette réception mitigée en France ?
La majorité des achats étant le fait des parents, il semble que ces derniers répugnent à admettre que leur ado puisse être confronté à une telle violence, qu'elle soit physique, sexiste, raciste, homophobe ou qu'elle prenne la forme de cyberharcèlement.
C'est compréhensible : personne ne souhaite envisager une telle réalité.  

Pourtant, les faits sont là : Des études récentes (Étude IFOP, ci-après) révèlent qu'en France, un ado sur cinq est victime de harcèlement scolaire. Ce chiffre, déjà préoccupant, est probablement bien en deçà de la réalité. La difficulté à reconnaitre et à admettre avoir été harcelé, même anonymement dans le cadre d'une étude, tend à minimiser l'ampleur du phénomène.
Nous ne parlons pas ici de moqueries entre copains de classe (déjà parfois difficiles à supporter), mais bien de harcèlement persistant et durable.

Par ailleurs, la France se distingue tristement par le taux le plus élevé de suicides chez les adolescents en Europe, avec 400 jeunes qui mettent fin à leurs jours chaque année. Si les facteurs conduisant au suicide sont divers et complexes, il est indéniable que le sentiment de mal-être, l'isolement et la dépression engendrés par le harcèlement jouent un rôle significatif dans la décision tragique de certains jeunes de passer à l'acte.

https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-mentale/la-prevention-du-suicide/article/la-politique-de-prevention-du-suicide
 
Il est naturel de rejeter l'idée que nos enfants puissent être exposés à de telles violences. Mais nous ne souhaitons pas davantage les voir démunis, paralysés par les insultes, frappés (dans 10 % des cas de harcèlement) ou harcelés en ligne (dans 50 % des cas).   
 
Selon ce sondage, (Étude IFOP pour Marion La Main tendue et Head & shoulders
42% des élèves harcelés - des adolescents - révèlent qu’ils le sont à cause de, devinez quoi : leur timidité.
 
42 ???

Cela signifie-t-il qu'en renforçant la confiance en soi de nos adolescents, nous pourrions prévenir 42 % des cas de harcèlement ?  
Comment la timidité, ce fardeau pour de nombreux jeunes, peut-elle être à l'origine d'un tel fléau, alors qu'il semble si "simple" de s'en affranchir ? 

Je vous propose 10 astuces en béton pour conquérir cette assurance tant convoitée. 
 

- Elles sont simples à mettre en place.
- Il va quand même falloir bosser un peu pour certaines.
- Pour d'autres, c'est immédiat.



10 actions à mettre en place rapido pour éjecter la timidité de sa vie : 
 

  1. Redressez-vous. Vous gagnez 10 cm, c’est toujours ça de gagné. Modifier votre posture envoie un signal puissant, tant à vous-même qu'aux autres.
  2. Décollez les yeux de votre portable et regardez les gens dans les yeux, même si cela vous intimide.
  3. Évitez de vous balancer d'un pied sur l'autre lorsque vous êtes debout. Soyez ancré. Vous doutez de l'efficacité ? La posture influence grandement la confiance en soi. Ne manquez pas la célèbre conférence TED de Amy Cuddy.(Visionnez-la avant chaque oral, c'est transformateur !)
  4. Faites-vous entendre. Des mots inaudibles n'ont aucun impact. Vous avez des choses à dire : assurez-vous d'être entendu. Ar-ti-cu-lez, donnez de la voix !
  5. Trouvez un sport qui vous passionne et lancez-vous. Que ce soit le vélo, le basket, la course, la danse, l'escrime... Peu importe ! Mais remuez-moi ce corps !
  6. Saisissez chaque opportunité pour vous exprimer. Même si l'idée de vous fondre dans le décor vous séduit, partagez votre opinion en famille, posez une question en cours... Parfois, un petit geste peut tout changer. Vous serez perçu comme une personne audacieuse et ça, ça n'a pas de prix.
  7. Inscrivez-vous à un cours d'impro ou de théâtre près de chez vous. Et pourquoi pas un stage de théâtre pendant l'été ? (https://akdt.be/fr/ par exemple). Oui, ça fiche peut-être la trouille. Oui, les cours de théâtre devaient être obligatoires à l'école. Je sais et je soupire avec vous.
  8. Pratiquez quotidiennement avec au moins trois personnes : un bonjour franc, une posture assurée, engagez une courte conversation. Que ce soit avec des voisins, des copains de cours, des commerçants...
  9. Vous ne savez pas de quoi parler avec votre entourage, ou votre famille vous barbe un peu ? Jouez à « Skinooly » ou « Ce qui nous délie », c’est fait pour ça. Et ça marche !
  10. Aiguisez votre répartie avec « Takattak Trash ». Même face à des répliques corsées, l'entrainement porte ses fruits. La répartie, c’est comme le permis de conduire : on doit s’entrainer un peu mais on l’obtient toujours.


Alors, on se lance ? La confiance, c'est comme un jeu vidéo : plus on joue, plus on level up.
Imaginez-vous en mode boss de la répartie ! 

Allez, go for it, et surtout, éclatez-vous en chemin !

Geneviève.

Geneviève Smal 10 mars 2024
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