Ce n'est pas toujours simple de communiquer avec son père, n'est-ce pas ?
Mon père, Georges Smal, était poète. Il a écrit quelques recueils en wallon et en français. Et des poèmes pour enfants, que je récitais en chantonnant.
La semaine dernière, alors que je feuilletais un ouvrage consacré à l'un de ses amis, j'ai lu, avec beaucoup d'intérêt, quelques pages qui parlaient de la vie de mon père.
Il y avait des histoires dont je n'avais aucune idée. Tout un pan (énorme !) de sa vie que j'ignorais totalement.
J'ai été tellement surprise ! Je n'avais qu'une envie : monter dans sa chambre en courant pour lui dire : - "Hé, Pa ! Mais tu ne m'avais jamais dit ça !" Je voulais remonter le temps pour gober ses paroles, les yeux écarquillés, discuter avec lui jusqu'à l'aube, en humant l'odeur de son cigare ou de sa pipe, que je détestais alors et qui me manque tellement maintenant. Lui demander de me raconter tout dans les moindres détails. Explorer son enfance, sa jeunesse, connaître ses doutes et même ses erreurs, ses joies aussi avant ma naissance.
Mais, quand j'étais jeune, les conversations avec mon père étaient rares. Et souvent bien trop superficielles : nous étions un peu rongés par la vie quotidienne. Comme tout le monde.
Qu'est-ce qui nous relie, maintenant ? Et comment le savoir ? Est-ce que j'ai le même caractère que lui, la même incroyable curiosité ? Exprimait-il sa tristesse comme moi, en se cachant un peu pour pleurer ? Est-ce qu'on avait le même rire, pas très discret ? Je ne sais plus. Je ne peux qu'imaginer. Et je ne me souviens presque plus de sa voix.
C'est tellement dommage, tous ces moments perdus, parce qu'on ne parle pas assez en famille. On communique mal. Toutes ces conversations évitées. Toutes ces questions non posées... C'est le passé qui s'efface, nos racines qui n'en sont plus.
C'est bientôt la fête des pères. Alors, si vous avez encore le vôtre, profitez-en à fond. Il s'en fiche de recevoir une cravate, vraiment.
Quand le jeu Skinooly est sorti, j'ai dit qu'il faisait parler même les ados. En fait, il fait parler les pères et les mères aussi. (Surtout la mienne !)
Et la communication, en famille, c'est comme du miel : ça colle un peu, donc ça rend attachant et puis, c'est délicieux.
Bien sûr, vous n'êtes pas obligés d'avoir le Skinooly pour communiquer.
Mais, au moins, pour la fête des pères, faites-le parler et raconter. Vous allez adorer ça !
Geneviève
Papa, on va te faire parler !